Voyage de Novembre 2018 - Taipei
Yinlin sans frontière.
Le lendemain, Anne a rendez vous avec sa copine Yinlin, française d’origine chinoise habitant Paris. Elle est ici à Taiwan pour le mariage de son frère qui se marie avec une taïwanaise. Pharmacienne, passionnée de cuisine asiatique, elle donne des cours de cuisine à l’Atelier des Chefs. Elle fait partie de la bande de copines amateurs de nourriture asiatique qui connaissent bien, comme Anne, l’univers gastronomique de ces pays.
Dans quelques jours, elle reprendra l’avion vers l’Australie pour se rendre à un autre mariage d’une cousine... c’est cela les familles planétaires.
Le temple de Lungshan.
En sa compagnie, nous irons dans le quartier Manka visiter le temple de lungshan.
C’est un des plus vieux temples de Taipei (bien que reconstruit vers 1920, son origine date du XVIII ), très représentatif de l’architecture religieuse chinoise traditionnelle.
Sous colonisation japonaise, la ville est restructurée et de nombreux temples rasés. Les sculptures en pierre provenant des démolitions de temples taoïstes viendront s’ajouter dans ce temple bouddhique. Des décors de deux religions différentes cohabitant sans problème montre bien l’esprit de tolérance des chinois de l’époque, dans leur vie religieuse.
Bien que recueillie, l’ambiance régnant dans ce temple est décontractée. Les pieux se mélangent aux incroyants et la déambulation est libre. Les fidèles venus se recueillir n’arrivent pas les mains vides. De nombreuses tables prévues pour recevoir les offrandes sont vite débarrassées par le personnel de service qui collectent le tout dans de grands paniers pour livrer les dons aux moines.
Tout peut être offert sauf les alcools, la viande, les légumes racines (puisque leur consommation engendre la mort de la plante) comme les carottes et les pommes de terre, les oignons ou l’ail. Épices piquantes et coriandre sont elles aussi interdites à la consommation.
À Taiwan l’ornementation des temples est très syncrétique. Bouddhisme et taoisme cohabitent sans problème. Apparaissent sur les colonnes des temples bouddhiques : dragons, paons, oiseaux, moines conjurant l’adversité .
Cela me fait penser à l’iconographie de saint Georges terrassant le dragon, version asiatique !
Les villes fourmillent de temples, même dans les petites ruelles entre les avenues. Il y en a partout, en parfait état d’entretien...plus que les maisons (!). Le matin, dès l’ouverture des portes, le temple est fleuri, parfumé d’encens, objet de toutes les attentions.
Aujourd’hui c’est le « Bouk Ok Pansa » célébration de la fin du jeûne bouddhique. À midi, devant chaque maison, une table est dressée, garnie d’offrandes. Une grande casserole de riz tout chaud est ici prête avec 7 baguettes. Ces victuailles sont présentées avec soin et beaucoup d’attention. Il est touchant de voir à quel point les moines sont bien traités... avec beaucoup de respect et de gentillesse.
À chaque table, je remarque une petite attention. Ici ce sont les 7 baguettes bien disposées pour chacun, avec la boite de thé accompagnant le riz, ailleurs c’est une petite déco avec des végétaux etc..
Les décorations sont en bois (pour les plus anciennes) en plâtre pour les plus récentes ou de rares fois en plastique.
Comme Il est en dans l’éthique bouddhique de respecter les bons produits et bons matériaux. Le plastique ou les matériaux modernes de pacotille ( genre polystyrène) ne sont utilisés que lors de la fabrication d’ornements éphémères ambulants ( chars et processions ).
Tous les matériaux de couverture en ornementation sont en terres cuites vernissées mises en oeuvre par des artisans spécialisés dans ce type exclusif de bâtiments.
Les temples ne sont pas construits par des moines. Ils sont conçus par des architectes spécialisés en architecture religieuse.
Voilà, j’ai terminé ce numéro 2 par un clin d’oeil à mes amis du bâtiment.
Le prochain numéro vous racontera si on se régale ici, ce qui nous a plu au restaurant ou dans la rue.
On se laissera mener par le bout du nez...pour suivre les odeurs de cuisine
Dominique
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