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LETTRE DE Corée 2

Dernière mise à jour : 29 déc. 2018

Séoul et Jeonju - Août 2017


Le hanok est une petite maison traditionnelle coréenne dont l'architecture n'a pas changé depuis 15 siècles. C’est une maison ossature bois, de plain pied, construite avec beaucoup de variantes techniques mais dont les principes de base restent immuables.


Les techniques d'assemblages des bois sont influencées par leur voisin charpentiers japonais. Chez nous les assemblages sont droits , cartésiens comme notre pensée, à tenons et mortaises d'équerre.

(Tenon= partie mâle d’un assemblage s’emboitant dans l’autre bois, creusé pour le recevoir, appelé mortaise )

Les coréens conçoivent un hanok plutôt comme un corps humain avec des emboîtements qui s’articulent tel le genou ou le coude. Ils ont appris à construire

en tenant compte des risques de tremblement de terre. Les poutres de structure, éléments semi-rigides, offriront leur souplesse dans les assemblages articulés : le double tenon arrondi absorbera les secousses du sol, en roulant dans la fausse mortaise sans fragiliser la structure.

Entre les montants, 30 cm de terre mélangées à de l’eau et des herbes séchées bien fibreuses pour renforcer la boue fragile, assurent une isolation thermique naturelle.

Le hanok est couvert en tuiles de terres cuites souvent vernissées noires, parfois bleues ou vertes. Pour empêcher l’introduction d’ insectes les bas des bourrelets des tuiles sont cimentés, peints en blanc ou bouchés par un motif en terre cuite. ( ce sont les pointillés blancs contrastant avec le toit noir Visible sur les photos.)


Les fenêtres des hanoks authentiques n'ont pas de vitres mais du papier naturel de fibre

de bois, légèrement huilé.

Un joli quadrillage de bois protège ce fragile matériaux.

Ces maisons sont, saines, construites avec des matériaux naturels selon un procédé millénaire. Ni normées, ni labellisées, elles ne réinventent pas le monde à chaque génération. Elles ne suivent pas les commercialisations des trouvailles techniques et matériaux innovants.Elles perdurent par le bon sens, bien assises sur leurs 15 siècles d'expérience utilisant des matériaux disponibles sur place.

Les hanoks construits de nos jours, tout en gardant le caractère extérieur traditionnel, intègrent le confort contemporain (chauffage, sanitaire, électricité, isolation etc ) et...horreur j’en ai vu couvertes en tôles embouties imitant les tuiles.


Une autre caractéristique des hanoks traditionnels vient aussi du système de chauffage. le plancher de la maison est surélevé de 60 cm.un système de répartition de chaleur à partir d'un feu de bois permet aux fumées et à l’air chaud de circuler à travers la maçonnerie, sous la maison, chauffant le lit de grosses pierres plates support du plancher. Sur cette photo on peut voir l’ouverture du foyer en sous sol.


Le chauffage par le sol ne date pas d'hier ! les romains avaient

perfectionné le système par hypocauste ( i.e. En grec:chauffé par le dessous ) utilisé par les grecs et même

par les civilisations de l’Indus ( Pakistan actuel ) à Mohenjo Daro déjà 17 siècles avant J.C. !! Ce système confortable a poussé les coréens à s'étendre sur le sol chaud pour se reposer et dormir.c'est la raison pour laquelle il faut impérativement accéder pied nus à cette surface. Se déchausser pour ne pas salir la surface où le corps s'étend.

Les hanoks sont souvent nichés dans un écrin de verdure. Arbres fruitier ( pêchers, grenadiers,) gingko, plantes vertes entourent la maison.

dans un coin de la cour les inévitables grandes jarres brunes. De grandes contenances (15 à 120 litres ) elles sont encore utilisé de nos jours. Malgré l’électroménager sophistiqué et les moyens actuels, aucun matériel ne peut rivaliser avec ces jarres ancestrales. Seul ce récipient en terre cuite avec son émail spécifique peux laisser respirer le contenu en fermentation tout en permettant un écran bactérien.


Dans ces jarres en terre cuite vernissées fermentent pendant de nombreux mois : l’alcool de riz, la sauce de soja, la pâte de haricots, le kimchi. le kimchi ( en bas de la photo ) est un plat d’accompagnement composé de chou

chinois, de concombres ou de radis blanc ( en haut de la photo )saumurés et fermentés, assaisonnés d’ail, ciboule, piment rouge, saumure de crevettes ou d’anchois )

Quelques petites pièces vides servent de chambre.Dans un coin de la pièce, un futon plié attend l'occupant de la nuit. Mince confort... très mince!! L'épaisseur du futon nous permet de bien garder contact avec le sol... et le matin... de s’en souvenir. L’austerité de ces chambres de moine confère une atmosphère favorable à la réflexion. Autant employer les qualificatifs majorant de zen, dépouillé, épuré, que ceux de rustique, cheap, minimaliste !!!


Hier, notre voisine de chambre de hanok est venu nous faire la causette.elle nous recommande plusieurs lieux gourmands de la capitale.

Le courant passe avec elle..

Elle connaît bien la cuisine coréenne et cuisine elle même. Rendez vous est pris avec elle demain car ce soir un DOKBOKI nous attend. C’est un plat mijoté de poulet pimenté/pomme de terre/ carottes/ oignon avec des nouilles transparentes de patates douces. Il est posé au centre de la table.

Attraper ces nouilles très glissantes avec des baguettes en métal fait penser à la prouesse d’attraper un blanc d’oeuf cru avec des aiguilles à tricoter.Nous comprenons la raison de la paire de ciseaux posé sur la table. Un coup d’oeil aux tables alentours nous rassure vite sur notre maladresse : les coréens eux mêmes optent pour la cuillère à soupe...ou, ce qui est moins élégant, vu du côté européen : approcher la bouche de l’assiette, l’incliner... et aspirer : efficace ! Pour compléter le tableau : une puissante aspiration permettra, en augmentant le débit d’air, de refroidir les nouilles brûlantes.


C’est la spécialité de la maison. Pas de problème de choix : c’est le seul plat au menu.

L’eau accompagne d’ordinaire le repas, sinon bière locale ( pils insipide à 4,5° ). Dans la rue suis tombé sur une pub ventant une bière française loin de mériter le label de fleuron des productions zythologiques hexagonales !!!


Le week-end, le soju ( vin de riz à 19 ° ) est très apprécié. Je tente, pour essai...non concluant...un vin de prune coréen.c’est une boisson alcoolisée, couleur rosée, semblant être un soju parfumé à la cerise chimique.

Même si pour nous, « demain » peut faire 48 h... demain est un autre jour, porteur d’aléatoire total. On continue de marcher dans JEONJU, ses ruelles, au fond des multiples impasses... recueillant trop de choses à raconter..il n’y a plus qu’a tenter un tri..


Ah...il y a aussi toutes les réponses apportées par notre jeune copine coréenne aux multiples questions sur son pays...ce seront les pages de demain.


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